Alpes-de-Haute-Provence (04)
Nicolas-Claude Fabri de Peiresc (1580-1637)
  Vous êtes ici : Accueil | Alpes-de-Haute-Provence | Documentation | Nicolas-Claude Fabri de Peiresc (1580-1637)
   
   
 
Nicolas-Claude Fabri de Peiresc (1580-1637)

L'humaniste Nicolas-Claude Fabri de Peiresc

Conseiller au Parlement d'Aix, surnommé le procureur de la littérature, Nicolas Fabri de Peiresc avait fait de sa maison le centre d'un immense réseau de correspondance qui s'étendait dans toute l'Europe et rayonnait jusque dans le Levant et en Mongolie. Possesseur d'une grande fortune, il la dépensait noblement en achats artistiques : beaux livres, médailles rares, vases précieux, plantes et animaux peu connus s'entassaient dans son cabinet d'Aix.

" M. de Peiresc, très curieux et sçavant dans l'antiquité, a parmi le grand nombre de raretez de son cabinet plusieurs de ces figures talismaniques " (Gaffarel, Curiosités Inouïes, 1629).

Peiresc ne s'occupait guère de politique ; l'acquisistion d'un objet rare pour son cabinet, l'annonce d'un livre nouveau, une théorie subtile lui tenaient autrement à coeur.


La famille de Peiresc tire son nom d'un petit village du sud des Alpes-de-Haute-Provence situé dans les environs d'Annot. Nicolas-Claude Fabri de Peiresc ne semble pas s'y être rendu, puisque, dans une lettre à son frère, Palamède de Valavez, il lui demande de contribuer à une recherche qui, alors, l'enflammait, en étudiant les courants froids sortant de la grotte du Grand Coyer, toute proche de Peyresq.Carte du département des Alpes-de-Haute-Provence

En effet, il sort de la grotte de Peyresq un petit vent qui augmente jusqu'à minuit, et diminue jusqu'au lever du soleil (Féraud, 1861).

En 1634, Peiresc s'intéresse à l'origine des vents ("sources des vents"), il envoie "vers Peyresq un médecin érudit nommé Malian pour observer sur le Mont Coyer l'antre d'où s'échappe un vent froid, mais d'autant moins sensible qu'on se rapproche de son origine ; et un vent de ce type fut aussi observé sur une grotte Nord du Mont-Ventoux." (Gassendi, 1992, p. 231).

Ce qui étonne l'humaniste, c'est le flux émis par la caverne : un sujet classique qui accapare l'intérêt des savants du XVIIe siècle. On retrouve les mêmes histoires au trou de Ponthias (Nyons, Drôme), que Peiresc fit étudier par Boulle, et d'où sortait le fameux " vent de Pontias " sensé fertiliser les terres de toute la vallée en aval. La même idée de courant d'air se retrouve également dans les textes anciens de l'aven de Cruis.

Rien d'étonnant à ce qu'un esprit curieux, comme celui de Peiresc, y prête une attention particulière...

Références bibliographiques :

FERAUD J.-J. M. (1861) - Histoire géographique et statistique du département des Basses-Alpes. Réimp. Lafitte Reprints de 1980, p. 482.

GAFFAREL Paul (1903-1904) - Jacques Gaffarel (1601-1681). Annales des Basses-Alpes, t. XI, pp. 374-406, pp. 463-491, pp. 501-536.

GASSENDI Pierre (1992) - Peiresc 1580-1637. Vie de l'illustre Nicolas-Claude Fabri de Peiresc, conseiller au parlement d'Aix. Collection "Un savant, une époque". Traduit du latin par Roger Lassalle avec la collaboration d'Agnès Bresson. Belin édit., Paris, 352 p.
Traduction de "Viri illustris Nicolai Claudii Fabricii de Peiresc, Senatoris aquisextiensis vita" (1651).