Synthèses
Histoire événementielle de la spéléologie et du monde souterrain
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Liste chronologique des records français de profondeur

Les records français de profondeur
(cotes négatives de -50 à -1000 m atteintes par des explorateurs)

NB : La notion de record est attachée à l'explorateur et non à la cavité.

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On pourra s'étonner de ne pas trouver dans cette liste les cavités françaises les plus renommées (gouffre Jean-Bernard -1602 m, gouffre Mirolda -1616 m), simplement parce ces cavités ne correspondent au critère restrictif de profondeur.

En effet, dans le cas de ces cavités prestigieuses, on ne peut plus vraiment parler de gouffre mais de réseau à entrées multiples. On en vient à la notion de dénivellation et non plus de profondeur qui sous-entend souvent une entrée unique.
La profondeur est relative alors que la dénivellation ne l'est pas.

Ce raisonnement conduit à éliminer de la liste des réseaux comme la Dent de Crolles. Cette notion très restrictive de profondeur est encore partagée par le grand public et bon nombre de spéléologues, pour preuve le sous-titre du rapport 1998 de Cocktail Picos : "Torca del Cerro -1589, record mondial de l'exploration la plus profonde depuis l'entrée d'une cavité".
Depuis, seuls les Russes ont fait mieux en 2001 avec -1710 m.

En fait, ces explorations-records dans des gouffres à entrée unique sont réalisées dans la pure tradition spéléologique où la profondeur d'un gouffre se confond avec la cote atteinte au cours d'une exploration.

 



 
Pêle-mêle : quelques "exploits" anonymes mal datés

X au XIVe s.

trou du Calel (Sorèze, Tarn, France) : Connue de longue date jusqu'à -105 m.

-105 m

Moyen-âge au XVIIe s.

gouffre à Maule (Saint-Pierre-d'Entremont, Isère, France) : Exploitation du minerai de fer par les Chartreux qui descendent au moins à la cote -65 m (Gauchon, 1997, p. 46).

-65 m

1592

glacière de la Grâce-Dieu (Chaux-lès-Passavant, Doubs, France) : Cavité mentionnée et exploitée en 1592 et étudiée en 1712. Profondeur de la glacière : 60 m.

-60 m

1595

puits de Padirac (Lot, France) : Avant 1595, Des salpêtriers descendent le puits au moyens d'un treuil, la cote atteinte est de -98 m d'après les relevés Martel (Rens. D. André, 2001), dont 75 m de verticale et 25 m de cône d'éboulis (Rens. J. Taisne, 2001).

-98 m

1611

igue de Bar (Espédaillac, Lot, France) : Les habitants de Marcillac extraient une femme jetée là 8 jours plus tôt par son mari (Momméja, 1896, pp. 102-103). La chute est alors estimée à -107 cannes bas (1 canne = 1,80 m) ramenée à : 35 m de verticale plus 10 m en forte pente (Rens. J. Taisne, 2001).

- 45 m

1627

espéluque de Dions (Dions, Gard, France) : Cavité mentionnée en 1627 et d'un accès facile, profondeur de la cavité : 70 m.

-70 m




 
Les premières explorations spéléologiques datées

1780

baume des Demoiselles (Saint-Bauzille-de-Putois, Hérault, France) : Marsolier de Vivetières explore la grotte en 1780 (Boulanger, 1966, p. 27) jusqu'à la grande salle de la Vierge à -60 m.

-60 m

1783

trou du Calel (Sorèze, Tarn, France) : Expédition de Villenave et Reboul en 1783, prise de température dans la salle du Ruisseau à la cote -105 m (Calvet, 1988, p. 11). En 1884, le lac (-115) est mentionné.

-105 m

1832 grotte du Cul de Boeuf (Méailles, Alpes-de-Hte-Pce, France) : Exploration d'une grotte au profil pentu qui descent jusqu'à -106 m de profondeur (Garcin, 1835).
-106 m
1858 gouffre de Haut Crêt (Saint-Claude, Jura, France) : Vers 1858, plusieurs du canton de Morez descendent jusqu'à 100 m environ dans l'espoir d'y trouver de l'or. La profondeur exacte du gouffre est de -115 m. (Le Pennec, 1968, p. 4).
-115 m

1889

abîme de Rabanel (Brissac, Hérault, France) : Le 3 juillet 1889, Martel et Gaupillat atteignent le fond de l'abîme qu'il cote à -212 m (cote ramenée à -185 m) après une descente impressionnante. C'est le record de France de profondeur (Minvelle, 1967).

-185 m

1892

aven de Vigne Close (Saint-Remèze, Ardèche, France) : En août 1892, Martel descend à -190 m.

-190 m

1897

aven Armand (Hures, Lozère, France) : Dans les Causses, Louis Armand explore un aven exceptionnel alors coté à -207 m, mais ramené à -197 m.

-197 m

1934

gouffre de Heyle (Licq-Atherey, Pyrénées-Atlantiques, France) : Le 21 juin 1934, Max Cosyns et Van der Elst descendent un à-pic de 145 m à l'aide d'un treuil et parviennent jusqu'à la profondeur de -250 m, record de France (Minvielle, 1967, p. 132).

-250 m

1935

gouffre Martel (Sentein, Ariège, France) : Le 20 novembre 1935, Norbert Casteret et Raymonde atteignent le fond du gouffre à la cote -303 m, nouveau record de France (Minvielle, 1967, p. 140).

-303 m

1947

gouffre de la Henne-Morte (Haute-Garonne, France) : Félix Trombe utilise un treuil pour atteindre le fond du puits interne de la Henne Morte donné pour -446 m , mais ramené en 1971 à -358 m.

-358 m

1949

aven du Caladaïre (Montsalier, Alpes-de-Hte-Pce, France) : La cote de -487 m est atteinte dans l’aven du Caladaïre.

-487 m

1953

gouffre de la Pierre Saint Martin (Navarre, Espagne) : La cote -689 m est atteinte le 14-8-1953 (Courbon & Chabert, 1986).

-689 m

1954

gouffre Berger (Engins, Isère, France) : Le 25-9-1954, la cote de -903 m est atteinte (Courbon & Chabert, 1986).

-903 m

1955

gouffre Berger (Engins, Isère, France) : Le 29-7-1955, la cote de -985 m est atteinte (Courbon & Chabert, 1986).

-985 m

1956

gouffre Berger (Engins, Isère, France) : Le 11-7-1956, la cote de -1122 m est atteinte (Courbon & Chabert, 1986).

-1122 m




en attente grotte Favot (Rencurel, Isère, France) : La cote -70 m est atteinte depuis longtemps (présence d'une croix ancienne peinte sur les parois d'une des salles du fond), bien avant l'arrivée de Decombaz en 1897 (-116 m).  
en attente aven Noir (Nant, Aveyron, France) : La présence de quatre fours au fond de l'aven indique qu'il aurait été exploité vers le XVIIe siècle (?) pour le salpêtre : verticale de 37 m + éboulis en pente dans la salle L. Balsan jusqu'à un point bas coté à -107 m.