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1595 - Visite
de Chalvet à Réveillon et Padirac. |
Extrait des Mémoires de François de
Chalvet de Rochemonteix, dans l'Histoire du
Languedoc, tome XII, C. 1578 (Bibliothèque
Nationale, manuscr. latin, n° 13115 ; 1562-1596) in
Martel E.-A., Le gouffre et la rivière souterraine
de Padirac, 1900, p. 37.
"Et partant de Roquemadour, je vis le trou
de Réveillon, qu'on appelle en ce pays-là, qui
est une caverne sous terre, bien profonde, dans
laquelle un ruisseau assez grand se fond et se perd,
sans qu'on puisse savoir en quel endroit il va se
rendre, ni s'il sort après en quelque autre part.
"Et non guère loin de là je vis
pareillement le puits de Padirac qui est une
large ouverture ronde au milieu d'une petite plaine,
fort large et qui ne peut se remarquer que quand on
est au bord, au fond duquel puits, horrible à
regarder, on voit des sources et des eaux qui coulent
; plusieurs arbres et une infinité de pigeons ramiers
et aurtres oiseaux qui s'y nichent et retirent la
nuit, et duquel endroit les habitants de ce pays vont
puiser de fort bon salpêtre en y descendant par
des engins fort dangereux."
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Comm. par Jean
Taisne |
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1611 - Tentative de meurtre à l'abisme de Mouet
(igue de Bar).
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Extrait des Esbats de Guyon de
Maléville sur le Pays de Quercy, Manuscrit 2997
de la Bibliothèque de Grenoble, découvert en 1804 par
Champollion à Figeac, publié en 1900 par la Société
des Etudes du Lot (Cahors, F. Delpérier) in Momméja
Jules, Détails historiques sur les abîmes du Quercy, Spelunca,
bull. de la Société de Spéléologie, n° 6-7,1896,
pp. 102-103.
"Le dimanche 20 mars 1611, une heure
avant le jour, un Pierre Audriu jeta traîtreusement
Peyroune Carbounié, de Reillac en Quercy, sa femme,
dans un creux naturel appelé l'Abisme de Mouet,
duquel on ne peut trouver le fonds, assis près de
Ginouillac. Elle tombe sur ses pieds à cent sept canes
bas et s'arreste sur un rocher sans se blesser qu'en
une espaule : le jour venu, elle grimpe, et remonte en
haut, par environ trente canes et ne pouvant davantage
s'arreste dans une grotte où il y avoit plusieurs (mot
illisible, probablement : formes)
d'autels et plusieurs ossements. Elle crie de là
secours ; may en vain n'estant entendue que d'un
mastin lequel demeuroit tous les jours sur la gueule
d'icelle fondrière aboyant à la voix de la povre
femme. Elle demeura là toute la semaine sans manger
qu'une noix muscat et buvant de l'eau du roc. Elle
oyoit la nuict de grands bruits vers le fond dudit
abisme et durant les vendredy et samedy voyoit parfoy
comme des linceuils estandus asses pres d'elle et
entendit une petite voix luy disant dqu'elle prioit
Dieu qu'elle sortiroit de là.
Le dimanche suivant, jour des rameaux,
huictième jour qu'elle étoit là, une jeune fille
nommée Géraude de Roy, qui estoit venue pour voir
quelque bled d'une terre à environ quatre cens pas
dudict abisme, ouyst une voix qui lui crioit qu'elle
s'en allat à l'abisme de Mouet, elle entendroit une
femme que son mari y avoit jettée. Cette fille s'y en
va avec Catherine Lafon et estant sur le bord dudict
abisme, y jettent une pierre : lors la pauvre femme
s'écrie de plus fort, contant son cas et demandant
secours. Ces filles courent à Ginouillac, treuvent
tout le peuple à l'Eglise à vespres, content ce
dessus. Soddain les tous prènent les cordes de leurs
cloches, cessent leurs vespres et y courent. Un Pierre
Posalgues s'offre à y descendre, s'attache et, ayant
rencontré la femme, attache aussi icelle et tous les
deux sont tirés et remontés avec une telle facilité
qu'il sembloit à ceux qui les montoient qu'ils ne
tiroient rien de pesant. La femme est ouye par Me
Joseph de Pugnet, de Gourdon, juge de la terre de
Vaillac. Andriu, le mari, est saisi et condampné à
estre pandu près ledict abisme, par sentance du dix
huictiesme d'avril suyvant, confirmé au rapport du
sieur Laporte par arrest de la cour du Parlement de
Tholose le vingt troys dudict avril mil six cens
onze."
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Comm. par Jean Taisne
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1634 - Peiresc
étudie la source des vents. |
Extrait de Peiresc 1580-1637. Vie de
l'illustre Nicolas-Claude Fabri de Peiresc,
conseiller au parlement d'Aix. de Pierre
Gassendi, traduit du latin par Roger Lassalle (1992)
avec la collaboration d'Agnès Bresson. Belin édit.,
Paris, Livre V, année 1634, p. 231.
"Il voulut alors considérer à leurs
origines certains vents étonnants, aisni que les
propriétés particulières des lieux, en s'attachant à
tous minéraux, fossiles, et plantes annexes. Ainsi
envoya-t-il vers Peyresq un médecin nommé Malian pour
observer sur le Mont Coyer l'antre d'où s'échappe un
vent froid, mais d'autant moins sensible qu'on se
rapproche de son origine ; et un vent de ce type fut
aussi observé sur une grotte Nord du Mont-Ventoux. Il
devait aussi observer un vent se levant au lac de
Légny, d'où , lorsqu'une fumée s'en exhale, un nuage
va se produire automatiquement pour se décharger à
bref délai sous la forme d'une cruelle rtempête. Mais
cela se produit aussi, dit-on, en Dauphiné sur le lac
Pilat, et, dans les Pyrénées, sur un autre lac. Il
devait aussi observer à cette occasion une source qui
coule à intervalles fixes à Colmars, et puis s'arrête,
huit fois environ dans l'espace d'une heure.
Il fit observer par un savant homme,
Boulle, le vent dit Ponthias, ou Pontique, sur le
versant occidental des Alpes Cottiennes, près du bourg
de Nyons."
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