Alpes-de-Haute-Provence
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Emmurements et enfumades | |
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La grotte de Saint-Benoît vue par Henry (1818) « nous
remarquâmes, en effet, que nous nous trouvions sur des os humains presque
entièrement recouverts par des concrétions stalagmitales ou par les
boues que produisent en cet endroit les eaux qui filtrent à travers
les rochers. Ces os, de couleur rougeâtre et que leur vétusté rend extrêmement
friables, sont remarquables par leur épaisseur. » (Henry,
1818, p. 60).
Extraits de « Recherches sur la géographie ancienne et les antiquités du département des Basses-Alpes » de D.-J.-M. Henry (1818, réimp. Lafitte Reprints de 1979, pp. 53-67). L’attaque de la caverne de l’Aile Froide en 1485 « Les Vaudois de la Vallouise s'étaient retirés, en avril 1485, à l'Aile-froide (Alo freido), caverne située sur les flancs du Pelvoux ; ils étaient pourvus d'armes et de vivres pour deux ans. (...) D'après le récit du père Fournier, le 20 avril, on apprit qu'à l'aide d'un cable de soixante toises de longueur, et après avoir escaladé la montagne qui domine la caverne, vingt-huit Vallouisiens y ayant pénétré sur le derrière de la Beaume, avaient massacré les hommes et les enfants qu'ils y avaient trouvés ; que la plupart des fuyards s'étaient précipités en sautant de rocher en rocher, et qu'il ne restait vivant que deux enfants, trois femmes, et huit à neuf combattants qui étaient parvenus à s'échapper. Fournier ajoute que la fureur du peuple fit ajourner indéfiniment l'information juridique. On croit plus généralement que des fagots furent allumés à l'entrée de l'Aile-froide, afin de faire étouffer les proscrits par la fumée, comme depuis on l'a pratiqué cruellement en Algérie contre les Arabes. Les Vaudois qui tentèrent la fuite furent égorgés par quatre cent hommes armés, sans distinction d'âge ni de sexe, ou perdirent la vie en se jetant au bas du rocher. Il en périt plus de trois mille, dont les biens furent confisqués. » Extrait de « Histoire, topographie, antiquités, usages, dialectes des Hautes-Alpes » de J.-C. F. Ladoucette (1848, pp. 82-83). Les emmurés de Moustiers « Vers le milieu du seizième siècle, on trouva à Moustiers dans une baume ou grotte au-dessus de la galérie, à droite de la chapelle de Notre-Dame, les corps de trois hommes qui dépassaient de la moitié la taille ordinaire et commune. Ces cadavres étaient tous noirs, debout, appliqués par les épaules à la muraille à laquelle ils étaient sans doute attachés. L’entrée de cette grotte assez étroite était fermée par une bâtisse faite avec des pierres et du ciment excessivement dur. Des curieux voulant savoir ce que contenait cette grotte, en démolirent l’entrée : mais à peine l’entrée ouverte, les trois cadavres furent réduits en poussière par l’impression du grand air. On trouva encore des cendres et de la paille, et tout l’intérieur noirci par le feu. Ces indices annoncent que les trois hommes qui y avaient été enfermés, on ne sait pourquoi, ni comment, avaient péri étouffés par la fumée. » Extrait de « Histoire géographique et statistique du département des Basses-Alpes. » de J.-J. M. Féraud (1861, réimp. Lafitte Reprints de 1980, p. 294). |