Alpes-de-Haute-Provence
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L'aven du Caladaïre | |
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La période 1944-1949 L’histoire du gouffre commence avec la consultation de la carte de Bouvier (1879), sur laquelle est mentionné un aven. J. Marty le repère en 1944 et y effectue un premier sondage, c’est en avril 1946 que commence la descente du puits d’entrée (P 63) à l’aide d’un treuil, le puits suivant est atteint et sondé à 90 m. En mai 1946, le puits d’entrée est descendu aux échelles, lesquelles sont rappelées et installées dans le puits suivant (P 93). La diaclase en crans est reconnue et les explorateurs s’arrêtent à la cote très honorable de -200 m. En juillet 1947, la cote -313 m est atteinte. En mars 1948, une grosse expédition regroupe quelque 61 spéléologues venus de tous les coins de France. L’exploration reprend et les équipes parviennent dans la galerie de la Boue. Malgré les difficultés d’acheminement du matériel, l’équipe porte la profondeur à -425. En juillet 1948, le terminus est dépassé, mais l’expédition s’arrête au sommet d’un monticule d’argile (-470 m) où s’ouvre un nouveau puits. L’expédition de 1949 va faire entrer le gouffre du Caladaïre dans la légende puisque un record français, voire mondial, de profondeur est atteint avec la cote de -487 m. En effet, le record, précédemment détenu par l’antro di Corchia (Italie) avec -480 m en 1934, est battu de quelques mètres. Toutefois, l’aven du Caladaïre devra céder sa place en 1953 au prestigieux gouffre de la Pierre Saint Martin (PSM) avec ses 689 m de profondeur. Il est vrai qu’entretemps le réseau de la Dent Crolles accusait une dénivellation supérieure obtenue par des jonctions entre différentes cavités, cependant les moyens mis en oeuvre ne sont pas de même nature que les gouffres du Corchia ou de la PSM, où les investigations ont été menées depuis une seule entrée avec des dénivellations négatives, caractéristiques des véritables gouffres. La période 1964-1966 Avec l’exploration du Caladaïre, c’est une page de l’histoire de la conquête des gouffres qui s’écrit. Cette histoire n’est pas finie puisqu’en août 1964 un nouveau chapitre commence avec la reprise des explorations durant lesquelles la cote est portée à -518 : quelque part dans un puits impressionnant (P 122, puits de l’Amitié). Bien que les techniques d’exploration des expéditions lourdes soient toujours d’actualité, tous les espoirs renaissent. En 1965, 800 kg de matériel, sans compter l’eau, la nourriture et le carbure, sont descendus et remontés. Les barres d’extension permettent de placer l’échelle et la corde au milieu des puits et des méandres sans avoir à faire de trous, mais cette ferraille s’ajoute à celle du treuil qui est acheminé jusqu’au sommet du P 122. Cette année-là l’expédition se termine à la cote -640 m, après une semaine passée sous terre. L’année 1966 mettra un terme aux explorations légendaires en donnant une cote définitive de -668 m (ou -667 m) dans des conditions d’exploration épouvantables inhérentes aux expéditions lourdes des années 60. Aujourd’hui, le mythe est toujours là, car en fait très peu d’équipe atteignent le fond du gouffre qui reste, malgré tout, un des plus courus de France. Bibliographie sommaire Parein R. & Languille A. (1981) – La Haute-Provence souterraine. 422 p. Fage L.-H. (1981) – Spéléo sportive dans les Monts du Vaucluse. Edisud. Créac’h Y. (1987) – Grottes et gouffres divers des Alpes de Haute Provence in Inv. Spél. des Alpes-Maritimes. Tome 4, pp. 915-967. Gaubert G. (1990) – Les cavernes d’Albion. Tome 1, 231 p. Parein R. (1990) – Guide spéléo des Monts de Vaucluse, 93 p. Courbon P. & Parein R. (1991) – Atlas souterrain de la Provence et des Alpes de Lumière. 253 p. Gaubert G & Le Falher B. (1995) – Les arcanes de Vaucluse. Tome 2, 338 p. Coll. (1997) – De 1946 à nos jours, le Caladaïre. Spéléo, 27, pp. 14-19. |